Après quelques péripéties pour accéder au port, nous embarquons au port de Lézardrieux à bord du « Passeur du Trieux » avec un temps idéal doux et ensoleillé, direction l'estuaire du Trieux.

Le Trieux est un petit fleuve côtier des Cotes d'Armor, séparant les pays Goëlo et Trégor, d'une longueur totale de 71,8 km entre sa source dans la commune de Kerpert et l'embouchure dans l'archipel de Bréhat. Il possède plusieurs affluents, dont un principal Le Leff en rive droite rejoignant le Trieux en aval de Pontrieux.

La partie navigable s'arrête à Pontrieux, soit 18 km de l'embouchure. Le marnage moyen de l'estuaire est de 10,5 m.

De nombreux îlots ou roches défilent, jusqu'à apercevoir sur la rive droite l'anse de Coz Castel le site d'un moulin à Marée disparu. L'anse est aujourd'hui le site d'une école de Glénans.
Sur l'autre rive, derrière la pointe Coatmer se dévoile un autre moulin à marée, en ruine.

Dans la remontée nous devinons et laissons sur la rive gauche un phare à l'architecture remarquable, dont la lanterne est 48,9 m, celui de Bodic.
Construit à partir de 1947, il remplace un ancien phare détruit par les allemands pendant la seconde guerre mondiale.

Approchant de l'entrée de l'estuaire nous passons à proximité de l'île à bois, sa position permettant de défendre l'accès à l'estuaire du Trieux, elle devint un maillon du mur de l'atlantique durant l'occupation allemande et fut reliée par une digue pour y faire circuler des véhicules. C'est aujourd'hui une île privé, avec une demeure de charme à louer.

Dans un demi tour progressif nous découvrons l'estuaire et les îles de l'archipel de Bréhat, avec au loin coté ouest sur la commune de Pleubian le sillon de Talbert, une flèche littorale d'environ 3km, constitué de galets, site classé réserve naturelle régionale et site remarquable de Bretagne.
Depuis 2018 il est menacé par une brèche ouverte à proximité de la côte en raison de la conjugaison des effets de tempêtes et marées de forts coefficients.

Vers l'est au loin l'île de Bréhat avec au premier plan des îlots et nombreuses roches.

C'est un des lieux privilégiés en Bretagne Nord par les oiseaux marins pour l'hivernage et la nidification.

 

Nous passons ensuite à proximité du phare de la croix qui détermine, avec le phare de Bodic, l'alignement pour accéder au Trieux depuis l'archipel de Bréhat.

Finalement nous faisons un cap vers Loguivy de la mer, petit port d'où partent des bateaux pour la pêche à la coquille en saison.

♫Loguivy-de-la-Mer Loguivy-de-la-Mer
Tu regardes mourir les derniers vrais marins
Loguivy-de-la-Mer au fond de ton vieux port
S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts♫

Hors pêche à la coquille, la pêche dans l'estuaire fournit des crustacés, tourteaux, araignées, homards.
En témoignent de nombreux viviers qui sont présents sur les rives du Trieux, hors des zones privilégiées pour l'ostréiculture.

 

Revenant dans le Trieux nous retrouvons des falaises rocheuses, des grèves et bois qui couvrent les abords. Il manque des vestiges disparus, dans des temps où il fallait protéger les abris naturels d’intérêt par des châteaux ou place fortes qui dominaient l'estuaire du Trieux jusqu'à Guingamp.
Un seul subsiste celui de la Roche Jagu en aval de Pontrieux.

Avant notre débarquement au port de Lézardrieux on nous indique la maison que Brassens occupa régulièrement de 1971 à 1981, qui était son havre de paix.
Ce manoir construit vers 1900 est inscrit à l'inventaire du patrimoine culturel depuis 2009.

Il nous restait juste, après débarquement, à affronter cette rampe bien raide de la passerelle d'accès au quai depuis les pontons, car nous approchions de la marée basse. Sous un soleil radieux pour une belle fin d'après midi.

Pierre SAURY